Selon une étude récente, le tarif mensuel moyen d’une place de stationnement non réservée dans le centre-ville de Montréal représente 330 $ par mois, soit 3 960 $ par année. Montréal se place ainsi 2e ville canadienne la plus chère après Calgary en ce qui à trait au tarif du stationnement. Une place de stationnement offerte gratuitement par l’employeur représente des coûts indirects pour l’employé car, dans bien des cas, elle devient un avantage imposable. En ajoutant à cela les frais annuels liés à l’utilisation et à l’entretien d’une automobile pour un usager seul, soit environ 9 250 $ par année en moyenne, le transport est le 2e poste budgétaire pour les ménages québécois après le logement et avant les dépenses alimentaires. Or ces coûts, dans une perspective globale, ont une conséquence directe sur le développement économique du Québec.
Les conséquences néfastes de l’utilisation de l’automobile en solo sur l’environnement sont multiples et connues : impact sur l’aménagement du territoire, nuisances sonores, pollutions chimiques aériennes et liquides, apparition d’îlots de chaleur, etc.
Les employeurs sont en position d’influence directe sur la diminution de l’utilisation de la voiture en solo et peuvent contribuer à réduire les coûts économiques, sociaux et environnementaux des déplacements de leurs employés ; ils peuvent agir sur la gestion de l’offre en proposant l’accès à des modes de transport alternatifs. Les mesures ayant prouvé leur efficacité sont nombreuses, à condition qu’il y ait un bon équilibre entre les mesures incitatives et coercitives. En effet, en plus de l’offre d’alternatives de transport, (transport en commun, service de navette, service de covoiturage…), les mesures incitatives peuvent être le financement des titres de transport en commun, l’aménagement d’un stationnement incitatif pour le covoiturage et de supports à vélos, l’offre d’un programme de retour à domicile garanti, etc. Parmi les mesures coercitives, la réglementation de l’utilisation des espaces de stationnement, notamment par l’implantation d’un tarif dissuasif.
En réduisant le nombre de places de stationnement disponibles à une communauté d’employés sur leur site de travail, l’employeur gagne de l’espace qui peut alors être valorisé. Il est possible d’aménager des espaces verts ou de repas en plein air ou bien de générer des revenus supplémentaires en choisissant de louer des espaces de stationnement à d’autres entreprises du secteur. Enfin, il faut tenir compte de la valeur commerciale d’un espace à bureaux comparée à celle de l’espace de stationnement. Les promoteurs immobiliers ont tout intérêt à privilégier l’optimisation de l’espace alloué au bâtiment plutôt que de celui alloué au stationnement pour augmenter leurs revenus.
Les avantages de la mise en place d’un programme de mobilité durable au sein d’une organisation sont nombreux et considérables pour un employeur. Celui-ci fait preuve de responsabilité sociale, contribue à diminuer les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements des employés, mais peut également faciliter les activités de recrutement, augmenter le taux de rétention des employés ainsi que la productivité.
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